2. L'accompagnement des mutations sociales

a) Les congés de conversion de la presse parisienne

Dans le prolongement des accords-cadres de juillet 1976 et de juillet 1989 sur les mesures sociales découlant de la modernisation des imprimeries intégrées des quotidiens nationaux, le Syndicat de la presse parisienne (SPP3 et le Comité intersyndical du Livre parisien (CILP) ont signé ,le 25 juin 1992, un nouvel accord-cadre visant à créer "les conditions de la mutation" de la presse parisienne et à résorber les effectifs. Cet accord-cadre s'accompagne d'un volet social auquel l'État a accepté d'accorder son soutien, en décembre 1993, en consentant des mesures dérogatoires au droit commun : -départs en congé de conversion dès 50 ans ,pris en charge par l'État à hauteur de 50%; entrée en préretraite à 55 ans.

Au total, la contribution de l'État pour les congés de conversion et les préretraites supplémentaires ne pourra excéder 666 millions de francs sur toute la durée du plan C'est-à-dire jusqu'au 31 août 2001, et concernera le départ de 872 ouvriers et cadres techniques du syndicat du Livre.

Le ministère de la communication s'étant engagé à assurer le financement des congés de conversion au-delà du 100ème mois d'article 46-04 a donc pour objet, en son article 10, d'assurer la mise en oeuvre de l'engagement de l'État dans le plan social de la presse parisienne. Les crédits disponibles en loi de finances initiale pour 1997 s'élevaient à 13 millions de francs. Pour 1998, il est proposé de porter cette aide à 13,2 millions de francs. Le faible abondement de cette ligne budgétaire correspond à un ajustement au niveau des dépenses constatées en 1996.

· Mode de financement des congés de conversion.

L'avenant n°1, signé en décembre 1993, au protocole d'accord d'octobre 1992 a permis la mise en place de congés de conversion dérogatoire au droit commun pour les salariés ayant ou atteignant 50 ans entre le 1er septembre 1993 et le 31 août 1996. Ils en bénéficient jusqu'à 55ans, et non pendant 10 mois selon la règle commune, et sont dispensés de l'obligation de l'obligation de formation ou de reclassement.

Les bénéficiaires reçoivent une allocation de conversion égale à 65 % du salaire de référence fixé sur la base des barèmes et des dispositions du Syndicat de la presse parisienne (SPP) ; leur protection sociale est celle définie pour les congés de conversion de droit commun.

l'Etat prend à sa charge 50 % de l'allocation de conversion. Pour le calcul de la participation de l'État aux allocations de conversion, le revenu pris en compte ,calculé selon les règles de droit commun, est, dans la limite du double du plafond des rémunérations soumises à cotisations de sécurité sociale, le revenu minimum, fixé par l'article R. 322-1 du code du travail à 65 % de la rémunération brute moyenne des douze derniers mois précédant l'entres en congé et à 85 % du SMIC Cette allocation est revalorisée dans les mêmes conditions que le SMIC.

Pour la mise en oeuvre des dispositions exceptionnelles du congé de conversion, le SPP et la CAPSAG (Association de gestion de la caisse presse de salaire garanti) assurent la médiation financière entre l'État (ministère de la communication) et les entreprises concernées par le remboursement de la participation des pouvoirs publics. Une convention financière entre le ministère en charge de la communication d'une part, le SPP et la CAPSAG d'autre part, détermine les modalités pratiques de cette gestion.

b) L'aide à la modernisation des Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne

Le conseil de gérance des NMPP a présenté en juillet 1993 un plan de réforme qui, sans remettre en cause les principes qui fondent son action depuis la Libération, a pour objectif principal de permettre en 4 ans une baisse substantielle des coûts de distribution au profit des éditeurs. Il comporte un ensemble de mesures couvrant tout le champ d'activité des NMPP (gestion des invendus, organisation de la distribution, restructuration du réseau...). Ces mesures devaient permettre de dégager progressivement entre 1994 et 1997 des réductions de charges dont le montant annuel devait s'établir en fin de période à 737 millions, mais a d'ores et déjà été dépassé.

Ce dispositif technique comporte un volet social également présenté en juillet 1993, prévoyant 700 départs échelonnés de 1993 à 1997 parmi les ouvriers de l'entreprise.

Par un protocole d'accord signé le 27 décembre 1993, les pouvoirs publics ont décidé d'accorder leur participation financière à ce plan social, assorti d'une convention FNE dérogatoire à la régie commune et concernant 374 ouvriers. L'État contribuera pour 136,4 millions de francs et les NMPP pour 80 millions au financement de l'allocation spéciale (départ à 55 ans); au titre de l'indemnité de licenciement, les NMPP verseront 220 millions de francs supplémentaires.

En contrepartie du soutien de l'État, le protocole prévoit, outre le contrôle de la mise en oeuvre du plan social par des magistrats de la Cour des comptes, un contrôle quant à la réalisation des objectifs du plan de modernisation. Ainsi, aux termes de l'article 4 de ce texte, il est précisé que la "détermination et l'évaluation des objectifs annuels portant sur les économies de gestion consécutives à la réalisation du plan et le contrôle de leur répartition effective au profit des éditeurs adhérents des coopératives associées des NMPP ,ainsi que des diffuseurs de presse, sont organisés par le commissaire du Conseil supérieur des messageries de presse, dans le cadre d'un accord passé à cet effet avec le conseil de gérance des NMPP".

Dans cette optique, la convention du 2 mai 1994 entre 1'Etat, représenté par le commissaire du Conseil supérieur, et le conseil de gérance des NMPP, représenté par son président, a pour finalité de vérifier qu'à l'issue du plan, et au travers de la redistribution annuelle des économies réalisées par les NMPP, le coût de distribution moyen aura effectivement diminué d'au moins trois points pour les éditeurs, et la rémunération des diffuseurs aura été réévaluée d'une somme dont le montant représente un point de commission.

Elle prévoit également que le commissaire du Conseil supérieur des messageries de presse (le chef du Service Juridique et Technique d'Information et de Communication) rend compte annuellement des résultats du plan. A cet égard, il convient cependant de relever que la convention précise de façon très limitative les indicateurs de suivi du plan, lesquels ne permettent ni d'apprécier les conditions générales de formation du résultat des NMPP, ni d'examiner l'évolution des postes de charges non incluses dans le coût de distribution stricto sensu. L'appréciation du commissaire se fonde donc sur des éléments partiels et limités.

c) Bilan du plan de restructuration

D'une manière générale, les objectifs assignés aux NMPP ont été largement dépassés. En 1996, les économies réalisées sont d'ores et déjà supérieures à celles qui devaient être atteintes en fin de plan, puisqu'elles s'élèvent à 823 millions de francs, au lieu des 737 millions de francs initialement prévus pour ces trois premières années.

Plusieurs raisons expliquent ce bon résultat:

· Les économies au niveau du pôle régional ont été largement anticipées puisque, dès 1995,1a quasi-totalité avaient été réalisées, avec deux ans d'avance sur le calendrier prévu. En 1996, elles atteignent 175 millions de francs et dépassent donc les 91 millions de francs prévus en fin de plan.

· Les économies réalisées au niveau des NMPP dépassent les prévisions: la réduction des charges de fonctionnement, qui devait atteindre 646 millions de francs en quatre ans, est en fait de 648 millions de francs en trois ans.

L'accélération de la restructuration du réseau des dépositaires dont le nombre est passé de 680 fin 1994 à 395 au 31 décembre 1996.Pendant la même période, le nombre des dépôts équipés du système "Presse 2000", c'est -à-dire d'une logistique informatique particulièrement performante et spécialement dédiée aux dépositaires, est passé de 134 à 292, l'objectif affiché étant la modernisation de tous les dépôts au terme de la restructuration.

En revanche, le léger retard constaté en 1996 dans la réduction de l'effectif, qui portait sur 31 postes ,tend à s'accentuer: au ter janvier 1997, la différence entre les départs prévus et les départs réalisés était de 92 postes. A cette date, 772 personnes, dont 496 ouvriers, avaient quitté l'entreprise depuis le début du plan.

Concernant les départs en AS/FNE financés par l'État, 300 salariés sont partis et 66 départs doivent intervenir en 1997. Ces départs ne sont pas touchés par les retards constatés.

Conformément aux termes de la convention entre l'État et les NMPP, les économies réalisées ont été redistribuées aux éditeurs et aux diffuseurs.

Globalement, les éditeurs de quotidiens ont bénéficié, en 1996, d'une diminution supplémentaire de 1,75%, en moyenne, du coût de distribution. Les éditeurs de publications bénéficient d'une baissé équivalente à 2,01%. Ce sont au total près de 295 millions de francs qui ont été redistribués aux éditeurs en 1996.

Sur trois ans, les commissions acquittées ont donc été abaissées respectivement de 4 et 4,25%, ce qui correspond à un dépassement de l'objectif final de 3%.

Concernant les diffuseurs, les modalités de revalorisation de leur rémunération ont été fixées par un protocole d'accord signé le 30 septembre 1994 par les NMPP, le Conseil supérieur des messageries de presse, l'Union nationale des diffuseurs de presse (UNDP) et le Syndicat national des dépositaires de presse (SNDP).

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